Shiftech Engineering : Préparation moteur et essai de la Focus RS Stage1

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Shiftech Engineering fait partie de ces nouvelles sociétés qui proposent de « booster » la puissance des moteurs par le biais de la reprogrammation de leur boîtier électronique. Nous avons voulu en savoir plus et nous avons testé pour vous une de leurs plus célèbres réalisations… La Focus RS Stage1 !

Présentation de Shiftech Engineering

L’histoire de Shiftech Engineering ressemble à une « success story », celle d’un étudiant en informatique et systèmes embarqués, passionné de belles mécaniques, qui fonde sa société alors qu’il est encore aux études. Bien au contact du milieu de l’optimisation électronique des moteurs, François Robillard, le fondateur de Shiftech, comprit très tôt qu’il devait s’adjoindre les connaissances des motoristes mais aussi faire l’acquisition des outils de développement adéquats pour assurer la qualité et la fiabilité de ses réalisations. En effet, certains préparateurs se contentent souvent de « bidouiller » les variables des cartographies moteur à l’aveugle avec les risques que cela comporte…

C’est donc avec ce souci en tête que Robix (son surnom dans les forums) s’équipa des outils électroniques et informatiques ad hoc ainsi que d’un banc de puissance à rouleaux 4×4 de 1200 ch. pour y tester toutes les voitures du marché, qu’elles soient traction, propulsion ou intégrales. Et pour ne pas faire les choses à moitié, il en profita pour se démarquer de la concurrence en proposant des optimisations sur mesure en fonction des caractéristiques de chaque voiture mais aussi des desiderata de ses clients. C’est ainsi que depuis 2008, Shiftech Engineering s’est construit une réputation de qualité et de sérieux, et, avec ses trois centres en Europe, est devenu une des références dans le domaine de l’optimisation moteur.

Préparation du véhicule

L’optimisation de la Focus RS étant une des spécialités de Shiftech, nous l’avons retenue pour illustrer notre reportage. La voiture de série annoncée à 305 Ch. / 440Nm, avait défrayé la chronique lors de sa sortie en 2009 ; mais chez Shiftech, on a vite compris que son moteur avait des réserves insoupçonnées et on s’est mis au travail… Le résultat, c’est d’abord le stage 1 avec 350 ch. / 540 Nm (mieux que la RS500), ensuite suivent le stage 2 (370 ch. / 560Nm), le stage 2 EVO (400ch. / 600 Nm), le stage 3 (425 ch. / 600Nm) et finalement le diabolique stage 4 de 550 ch. qui va bientôt être proposé ! Pour notre reportage, nous nous sommes contentés du stage 1, c’est déjà pas mal, vous verrez …

Mais avant toute modification, chez Shiftech, on passe systématiquement la voiture en configuration d’origine au banc de puissance pour définir ses performances avant / après modification. Dans notre cas, cela a donné 303 ch. / 474 Nm . Pas mal du tout. Nous avons donc un exemplaire en pleine forme ! La préparation peut alors commencer, mais elle ne se limite pas à la reprogrammation électronique (comme celle des diesels par exemple), non, ici elle implique aussi le remplacement de certaines pièces pour garantir la fiabilité du moteur. En l’occurrence, il s’agit de l’intercooler (radiateur de refroidissement d’air après turbo) et des durites du système d’admission qui sont remplacés par des modèles plus performants car soumis à de plus fortes pressions et températures.

Intercooler origine et majoré

En parallèle, on procède à la reprogrammation du boîtier électronique par la lecture et modification de certaines variables telles la pression turbo, l’avance à l’allumage, la richesse du mélange air/essence ou encore le degré de réactivité de la pédale des gaz. Le tout sous les ordres d’un ingénieur motoriste qui connaît parfaitement les limites de chaque ensemble motorisation / transmission et veille à ne jamais les dépasser. Une fois cette manipulation électronique terminée, on passe le véhicule ainsi modifié au banc de test pour vérifier que puissance et couple ont progressé dans les proportions déterminées. On en profite aussi pour effectuer des « logs », des enregistrements des données du moteur en « plein effort », pour s’assurer que toutes les variables demeurent dans les limites de tolérance admissibles. Le cas échéant, plusieurs itérations sont faites pour affiner ces valeurs tout en optimisant les courbes de puissance et couple.

L’heure de vérité est enfin arrivée, nous allons savoir combien développe notre exemplaire stage 1… Verdict : 367,5 ch. / 553 Nm ! Ce sont des valeurs d’un stage 2, carrément ! Comment expliquer cela ? Tout simplement par le fait que chaque voiture est différente, les tolérances de ses pièces varient et peuvent influencer les performances vers le haut ou vers le bas (c’est souvent le cas avec les injecteurs ou la pompe à carburant qui peuvent faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre). D’où l’intérêt de réaliser des reprogrammations sur mesure comme le propose Shiftech. Dans ce cas-ci, on ne pouvait pas mieux tomber car il s’agit du stage 1 le plus performant jamais réalisé par Shiftech (…ou par quiconque !)

Essai routier

Maintenant que nous connaissons tout ou presque des caractéristiques de performance de notre « nouveau » moteur, il est temps de vérifier ce que cela donne derrière le volant… Ayant longuement roulé avec cette Focus RS avant modification, j’ai tout de suite ressenti une différence au niveau du son de l’échappement, un peu plus sourd, comme si la pression y était plus élevée en montant dans les tours. A faible allure, l’auto se comporte exactement comme avant, elle est toujours aussi facile et progressive dans le trafic, étonnant pour une telle puissance ! Ensuite, le moteur m’a semblé moins doux à la remise des gaz, un peu comme si les gentils chevaux s’étaient transformés en nerveux purs-sangs. Une fois dans les tours et en pleine charge, j’ai découvert une autre voiture, presque une autre dimension, tellement la force accrue du moteur me catapultait dans des accélérations inavouables. C’est à tel point que sur autoroute un seul rapport suffit désormais (le 6ème ) pour naviguer entre 80 km/h et 270 km/h (du côté de Trèves bien entendu) !

Courbes Couple et Puissance

Le plaisir de conduite s’en trouve franchement amélioré car on apprécie non seulement les plus fortes accélérations mais aussi le sentiment de disposer d’une réserve de puissance permanente et quasi instantanée. On ne se lasse pas au volant de cette RS stage1, à la moindre opportunité d’accélération, c’est une grande poussée dans le dos avec pour effet de produire un grand sourire ! Cette préparation est incroyable et je ne peux imaginer l’intérêt d’un stage 3 ou 4, mais apparemment on dit toujours cela avant, dixit Robix…

Article paru dans l’AutoRevue du 25.01.2012

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