Portée par un lieutenant ayant participé à la « Grande Évasion » de 1944, une montre Rolex est vendue à 178 000 € aux États-Unis. Si la maison Christie’s s’attendait à céder la pièce d’horlogerie entre 200 000 et 400 000 dollars, elle a dû la vendre à 189 000 dollars. Il faut dire que l’accessoire vaut largement son prix, au regard de l’histoire qui fut la sienne.
La Grande Évasion de 1944
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le lieutenant britannique de la Royal Air Force, Gerald Imeson, est fait prisonnier dans un camp de concentration nazi. Situé dans la Silésie polonaise, ledit camp était appelé Stalag Luft III. Comme l’indique son nom, il appartenait aux troupes allemandes de la Luftwaffe. Créé en 1942 par le Reich allemand, celui-ci devait accueillir les prisonniers de guerre.
C’est dans ce contexte lugubre que plusieurs aviateurs britanniques et américains y ont été enfermés. S’il a fait l’objet d’une évasion en 1943, son plus grand fiasco a été en 1944, lors de l’évènement connu sous le nom de la « Grande Évasion ». En effet, la nuit du 24 mars 1944, plusieurs prisonniers, dont Gerald Imeson, ont entrepris une évasion audacieuse. Si celle-ci ne fut pas une totale réussite, elle eut le mérite de faire libérer partiellement près de 76 prisonniers sur les 200 qui étaient retenus (acheter le DVD/Blu-Ray sur Amazon)
Une montre chargée d’histoire
Faisant partie des prisonniers du camp de concentration, Stalag Luft III, Gerald Imeson a entrepris de s’évader lors de la Grande Évasion. Ainsi, le lieutenant portait une montre Monoblocco expédiée par la Croix-Rouge, depuis la Suisse vers le camp de prisonniers. D’après la galerie Christie’s, la montre en acier lui aurait d’une grande utilité dans la planification et la mise en exécution de la tentative d’évasion.
Le lieutenant aurait utilisé la montre pour estimer le temps nécessaire pour que les prisonniers se faufilent dans les tunnels du camp. Il l’aurait également utilisée pour chronométrer l’arrivée des patrouilles. Si près de 76 prisonniers ont pu s’échapper partiellement, Imeson n’en faisait pas partie, car il était le 172e d’une longue file.
Il n’a donc obtenu la liberté qu’en 1945, à la fin du conflit mondial. Portant toujours sa montre, il a vécu jusqu’en 2003. Nichée dans un lot d’objets, ladite montre a été vendue pour la première fois en 2013 au Royaume-Uni. C’est chargé d’une histoire poignante qu’elle vient d’être vendue par la galerie Christie’s à un acheteur anonyme pour la somme de 189 000 dollars, soit 178 000 €.
Une montre mythique au même titre que la Rolex porté par Jean-Claude Killy.